Si les résultats scolaires, la rigueur et les qualifications jouent un rôle déterminant dans l’accès à l’emploi des NEET, il ne faut pas négliger l'importance des soft skills ; les meilleurs résultats scolaires du monde ne garantissent pas aux NEET l’accès à l’emploi et encore moins à l'emploi de leurs rêves.

Bien sûr, les employeurs cherchent à recruter de jeunes diplômés dotés de compétences techniques, mais ils veulent aussi qu'ils aient ce "petit quelque chose en plus" qui les rend adaptés à l’entreprise : les soft skills - ces compétences supplémentaires qui ne peuvent être évaluées par des examens.

Évaluer le déficit de compétences

Nous accueillons régulièrement des étudiants en stage chez nous - des jeunes qui participent à de nombreux programmes d'apprentissage locaux et ont même été employés comme apprentis - et j'ai donc pu constater de visu les lacunes des jeunes en termes d'employabilité ou de compétences générales.

Beaucoup ne se rendent pas compte qu'en tant que stagiaires fraîchement sortis de l'école ou de l'université, ils coûtent en fait de l'argent à leurs employeurs au lieu d'en générer pour l'entreprise. Ils ont obtenu leur qualification et, de manière compréhensible (jusqu'à un certain point), ils pensent que cela signifie qu'ils sont plus que qualifiés pour remplir le rôle. Cependant, comme tout employeur vous le dira, les compétences non techniques, les soft skills, sont souvent plus importantes que les compétences techniques.

Des compétences appréciées

L'une des raisons pour lesquelles les NEET n'ont pas d'emploi pourrait être attribuée au fait que plus de "69% des entreprises pensent que les écoles secondaires ne sont pas efficaces pour préparer les jeunes au travail".

Actuellement les cinq premières compétences de base les plus appréciées et donc recherchées par les entreprises sont la communication (88 %), la lecture et l'écriture (69 %), le calcul (64 %), l'informatique (56 %) et le travail en équipe (53 %)". Les entreprises estiment que "...les conseils d'orientation professionnelle devraient inclure l'expérience professionnelle (64%), les rencontres avec les employeurs et les employés (62%) et lier l'apprentissage du programme scolaire aux carrières (45%)".

Développer les compétences nécessaires

À notre avis il existe des moyens pour les organismes de formations de s'assurer que leurs étudiants arrivent au terme de leur formation en ayant acquis les compétences académiques nécessaires ainsi que les compétences soft skills indispensables.

Voici quelques idées :

Des cours pratiques inscrits dans le concret des entreprises : Les cours qui montrent aux étudiants comment donner la meilleure première impression sont importants. Savoir, par exemple, rédiger un CV impactant, créer un portfolio ou présenter une idée sont des tâches simples, mais qui font partie des fondamentaux de toute entreprise. Il est surprenant de constater que de nombreux étudiants arrivent complètement désemparés sur tous ces fronts.

Jeux de rôle : Jouer des scénarios auxquels les étudiants seront très certainement confrontés dans le monde du travail s’avère incroyablement utile. Voici quelques exemples de scénarios : accepter la critique de manière constructive, traiter avec un client difficile, suggérer des améliorations pour l'efficacité de l'entreprise de la bonne manière ou agir en tant que représentant après des clients de l'entreprise de manière professionnelle.

Une journée dans la vie de l’entreprise : Faites en sorte que les étudiants fassent un stage d'une journée dans une entreprise locale, idéalement en contact avec la clientèle, afin que leurs compétences générales soient confrontées au réel. Par exemple, on peut leur demander d'accueillir des visiteurs dans l'entreprise, de créer une liste de tâches par ordre de priorité ou de contribuer à un brainstorming d'équipe. À la fin de la journée, l'étudiant doit recevoir un retour honnête sur ce qu'il a fait de bien et sur les domaines qu'il doit améliorer. Les commentaires peuvent porter sur la ponctualité, le comportement, la gestion du temps, le travail d'équipe, la capacité à travailler de manière indépendante, le respect du code vestimentaire et des politiques de l'entreprise concernant, par exemple, l'utilisation des téléphones portables.

À notre avis, l'expérience de la vie professionnelle joue un rôle est la clé dans le développement des soft skills. Mais il existe en chacun d’entre nous des prédispositions qui facilité ou handicape l’acquisition de ces compétences clefs. En la matière les tests sur les soft skills sont un bon moyen de faire un bilan, d’identifier les domaines à risque sur lesquels il faudra être plus vigilant et faire plus d’effort et de détecter les facilités latentes qui seront de véritables atouts pour séduire l’entreprise.